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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 16:54

 


 

Elle est seule et jeune dans un restaurant aux murs lambrissés de sombre et plus accoutumés aux cheveux blancs, aux dents impeccablement montées sur pivots qu’à son peu d’années.

Aussitôt assise, elle sort un ipad de son sac. Elle le dresse sur la table devant elle à la place de l’assiette. Elle porte un jean taille basse, un tee-shirt rouge à paillettes. Lorsqu’elle se penche, le tee-shirt se soulève sur ses reins un peu amples tandis que la ceinture du jean descend, découvre le haut d’une culotte de gaze noire où monte, parsemée de roses brodées, la raie sombre des fesses.

Se pencher, elle doit le faire pour connecter l’ipad aux ondes invisibles, pour y brancher ses oreillettes.

Alors elle sourit, se redresse.

Je suis là, dit-elle.

Ce qu’on lui répond on ne le voit ni ne l’entend. Elle demande :

Et là tu me vois mieux ?

Il semble que non. Un serveur glisse une assiette devant elle — tarte aux fraises accompagnée d’une torsade de glace couleur fraise — ce qui la contraint, sans qu’elle accorde un regard au serveur ni à l’assiette, à repousser l’ipad, à se pencher plus encore.

Ses cheveux glissent de ses oreilles où elle les a repoussés, drapent son profil maintenant sérieux.

J’ai vu une photo horrible, dit-elle, un singe, vraiment dégoûtant, avec un nez énorme, un gros truc qui lui tombe sur le menton.

Dans l’ipad on veut l’interrompre. Elle lève la main, dit :

Non, attends, c’est pas ça tout. Le singe, il a un regard d’homme. Tu vois ses yeux et c’est des yeux d’homme que tu vois. Un regard super-triste. Comme ceux des gens défigurés. Quelque chose d’humain. Comme s’il savait à quel point il est répugnant.

Ce qu’on lui répond, on ne le sait pas. Mais ça l’agace, elle s’incline un peu plus sur sa tarte pour demander :

Pourquoi tu penses ça, c’est pas ce que j’ai dit. Il est laid, vraiment horrible à voir, dégoûtant, c’est tout. Un singe nasique ça s’appelle. J’ai noté le nom, dit-elle

alors que le serveur dépose une tasse de cappuccino tout près de son assiette, s’incline bien bas, tentant de capter son regard qui ne quitte pas l’ipad,

Coucou, dit-il,

grimaçant, se voulant comique, mais sans effet, sans attirer le moins du monde son attention alors qu’elle dit :

Si tu veux savoir, il n’y a pas que son visage qui est laid, il a aussi un gros bide et des couilles qui pendouillent toutes rouges.

Elle est énervée, ouvre la bouche pour reprendre la parole alors que dans l’ipad on lui parle.

IMG 3120C’est pas du tout ça, dit-elle, c’est pas du tout ce que j’ai pensé, si tu veux savoir ce que j’ai pensé, vraiment, ce que j’ai pensé, c’est que c’était pas seulement la tête d’un singe avec un gros nez dégoûtant, c’était la tête des hommes que je voyais, celle de tous les hommes, tu comprends ? De tous. Voilà, c’est ce qui m’est venu dans la tête. La vérité éclatait. On voyait comme ils sont laids. Et le singe lui aussi savait qu’il leur ressemblait. S’il avait ce regard si triste au-dessus de son pif monstrueux, c’était à cause de ça. Parce qu’il leur ressemblait et le savait.

Elle parlerait encore si dans l’ipad on ne l’interrompait pas de nouveau, le temps qu’elle hausse les épaules

Tu ne comprends rien, dit-elle

la main coupant la connexion, ôtant les oreillettes.

 

Elle sort un téléphone de son sac, il ne lui faut que quelques secondes pour parler à nouveau, redressée contre le dossier de sa chaise, le calme revenu, la voix basse et les cheveux glissés derrière les oreilles.

Elle parlera longtemps si bien que la glace à la fraise sera fondue quand elle y goûtera de la pointe d’une fourchette, inclinée sur son assiette, puis encore, songeuse, piquant une à une les fraises sans toucher au trottoir de la tartelette. Et plus tard encore, elle tirera sur le bas de son tee-shirt, le haut de son jean, pour s’en recouvrir les reins et le tulle de la culotte comme si un courant d’air froid venait de passer par là.

 

 

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 16:09

 

 

La rame de métro est neuve. Neuve et de nouvelle génération. Souple, chuintante, spacieuse, silencieuse. Eux sont d’une ancienne génération. Des voitures de métro, ils en ont connu dont les sièges étaient de bois. Elle le dit : dans le confort, il y a du progrès.

Elle dit aussi que c’est incroyable : son téléphone, il ne l’avait pas. Elle dit :

— Je m’en suis rendu compte trop tard. Je ne te l’avais pas donné. Après, je ne pensais qu’à ça. Il n’a pas mon téléphone, il ne va pas me retrouver.

P1000523 2
Il dit :

 

— Ben si, tu vois. Je l’avais. Je t’ai retrouvée.

Il rit. Elle aussi. Ils se moquent joyeusement de cette affaire de téléphone.

— Bien sûr que je l’avais, dit-il.

En face de lui sur la banquette confortable, elle hoche la tête et en rit encore. Ils sont plus près de soixante-dix que de soixante, mais bien conservés, l’un comme l’autre. Cheveux blancs mais peau fraîche. Quand ils se regardent, c’est une chose qui les satisfait. Cela se voit. Ils ont l’âge qu’ils ont, mais de filer dans les ténèbres sous terre, ça ne leur fait ni chaud ni froid.

Il dit :

— C’était pas difficile.

Elle incline le visage en soulevant les sourcils. Il dit :

— Te retrouver, pas difficile du tout.

On sent qu’au-dedans d’eux, aujourd’hui, ils sont très loin de l’âge de leur peau et de leurs cheveux. Dedans la peau, il y a une forme de jeunesse. Des adolescents, voilà ce qu’ils sont aujourd’hui.

 

Sur la banquette d’à côté, celui qui les regarde lit aussi le livre d’un mort récent où il est écrit :

 

«… je me rappelais l’usage que j’avais fait du miel du voisin le soir même de l’offrande, l’introduisant par petite dose dans le sexe d’une jeune fille appelée Blandine dont l’odeur et celle du miel encore liquide, musquée, sylvestre, s’accordait dans la fente acre… »*

 

Elle lui tend un appareil photo sorti de son sac. Elle dit :

— Voilà, j’ai pris ça, mais je ne suis pas sûr qu’il soit bien. Tu penses qu’il est bien ?

Il prend l’appareil photo et dit que celui où un autre, ça ira. Il dit :

— Celui-là, je le connais. On ne va pas perdre tout notre temps avec le mode d’emploi.

Une pensée qui les fait rire. En se regardant dans les yeux. En regardant leurs visages qui ne font pas leur âge.

Dans le livre du mort, il est écrit :

 

« Il m’apparut soudain que j’étais faible dans les nerfs, démuni de toute vigueur de cœur… »*


Elle dit que oui, ça ne l’étonne pas. Maintenant, tous ces appareils se valent, quoi qu’on en dise. Elle dit :

— Ce qui m’épate, c’est que tu as trouvé mon téléphone alors que je ne te l’avais pas donné.

Il en sourit, ses lèvres formant une petite pointe délicate. Il dit

— Eh oui.

Il hoche la tête d’une certaine manière qu’elle sait comprendre et qui les amuse. Des adolescents, voilà ce qu’ils sont aujourd’hui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

* Jacques Chessex, Hosanna, ed Grasset.

* ibid

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 15:49

 IMG_0018.JPG

Il ne dit rien.

Il a un corps de danseur et un visage sans âge. Une beauté tout en nerfs et torsions.

Il court du pied d’un escalator à un autre, buste incliné, mains en avant, les yeux écarquillés. Il s’immobilise devant le vide des escaliers mécanique comme une balle contre un mur.

Son corps le repousse, le catapulte loin du monstre en marche.

Il se détourne. La gueule béante. En silence.

Il ne dit rien.

Il nous regarde. Il ne dit rien.

Il fonce vers l’escalier opposé.

Sa peau est légèrement sombre, café au lait, soyeuse sous les néons du hall de la gare du Midi. Une belle peau dont on voit la tension sur chacun des os du visage. Sur chacun des muscles.

Muscles bandés tandis qu’il se balance doucement avec la concentration d’un athlète avant l’exploit.

Il y va. Lèvres écartelées, coudes aux côtes.

On pourrait croire qu’il hurle. C’est à peine si l’on entend le souffle qui lui dilate la poitrine.

Mais le dedans de sa tête rebondit contre la cloison invisible. Son épaule pivote, ses cuisses frappent ses hanches, ses mains protègent son ventre, il retombe en arrière.

Les escaliers montent, vides et paisibles, jusqu’à l’air du dehors et le doux crépuscule de la surface de la ville.

Sa bouche se referme. Il ne dit rien.

Ses yeux nous regardent.

Ne nous voient pas. Ne disent rien.

La peau de son visage devient celles des égarés des mers.

Il se concentre, mesure la puissance des bêtes maléfiques. Trois escaliers roulants. Mâchoires griffues qui se meuvent vers le haut, enroulent leur indifférence qu’il faut dompter.

Tromper et vaincre.

Des visages, des corps s’inclinent vers lui. Suggèrent des mots.

Il ne dit rien.

Il s’élance, court entre les piliers. Souple et beau, aussi léger qu’une plume pleine de nerfs. Ses pantalons trop larges flottent mieux qu’une oriflamme.

Il ne dit rien.

On entend son souffle. Souffle d’athlète au long cours.

Une femme se met sur son chemin. Elle dit :

— Monsieur !

Il ne dit rien. Il l’évite si bien qu’on pourrait croire qu’il l’a traversée comme un fantôme.

Ses doigts se tordent dans son dos. Sa colonne vertébrale se devine sous sa chemise. Seuls ses orteils touchent le sol.

Le bond, on le voit pas.

Il est accroupit sur le monstre. Poings noués sur la nuque, gueule large, genou tremblant, des paupières à la place du regard.

 Le dragon dentelé monte vers l’air de la nuit. Il est sur son dos.

Il n'a rien dit.


 

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 13:14

 

IMG_1546.JPG

 

Ils profitent du premier soleil du printemps devant une bière, à la terrasse du café. Il a soixante ans depuis longtemps, des cheveux aux reflets bleutés, des rides plein le front. Il dit :

— Si on y réfléchit un peu, on passe sa vie à s’emmerder pour rien.

Elle a le même âge et la même bière devant elle. Elle est plus ronde, le sac sur les cuisses, des lunettes sur les yeux. Debout, on l’imagine plus petite que lui. Elle ne dit rien.

— Les trucs qu’on a pas envie de faire qu’on fait et que tu te demandes pourquoi tu les fais, si tu regardes, ça te prend la vie.

Il a un visage d’homme qui a été beau en le sachant.

Elle boit sans rien dire. Il dit :

— Toi tu t’en fous. Moi ça m’énerve.

Elle dit :

— Je m’en fous pas.

— S’il y avait seulement ce qu’on fait ! Mais ce qu’on aime c’est pareil. Faut aimer ci faut aimer ça. Qu’est-ce qu’on en a à foutre d’aimer ce qu’ils veulent qu’on aime, on se demande.

Elle sourit, elle ne dit rien.

— J’aime pas les pantalons comme ils les font. Les vestes non plus. C’est simple. Et le type qui me dit « Mais si Monsieur, vous devriez, c’est comme ça aujourd’hui. » Je devrais quoi ? Pourquoi ? C’est comme ça aujourd’hui, tu parles. Crétin, va. Ça a toujours été comme ça. Mais ce type, il est pas encore né, il peut pas s’en rendre compte.

Elle ne dit rien, elle regarde la circulation. Il lui jette un regard, se tait en buvant sa bière.

— S’ils savaient tout ce que j’aime pas, de leurs trucs qu’il faut aimer ! J’aime pas Mozart, s’ils veulent savoir. J’aime pas le roi, j’aime pas les jeux de la télé, j’aime pas le cinéma, j’aime pas les pizzas, j’aime pas le foot… Ça y en a une liste de ce qu’on aime pas si on y pense ! Et alors ?

Il achève sa bière, regarde une jeune femme pousser un landau, la jupe moulante sous l’effort. Il dit :

— Ce que j’aime, c’est les couchés de soleil plein d’or. Avec les pieds dans l’eau.

Il rit. Elle rit avec lui.

Il dit :

— Tu te souviens ?

Il la regarde. Elle approuve d’un signe. Elle dit :

— Ce qui est dommage, c’est que tu n’aimes pas faire la vaisselle ni le ménage non plus.

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 17:06

Elle a seize, peut-être moins. Elle dit :

— Attends, tu le crois pas. Le type, je sais pas, ça fait trois mois que je le vois, un truc comme ça, il tombe dans sa salle de bain. Tu sais, la même que la mienne, pas grande. Il tombe et voilà.

L’autre est brune, le même âge, plus ou moins. Elle dit :

— Et quoi, voilà ?

— Il faut appeler les pompiers. Trois heures ça leur prend.

— À quoi ?

— Descendre le type ! À cause des escaliers, ils passent pas. Trop étroit, tu sais, ça passe pas. Ils peuvent pas l’incliner. Dans ces cas-là, il faut pas les incliner. Bon, mais trois heures, tu le crois pas. Qu’est qu’ils foutent, tu te demandes ? Il est mort avant.

— Il est mort ?

— Tu penses. Ben oui. Trois heures, tu penses s’il a le temps. Pour ouvrir la fenêtre et le descendre, tu le crois pas.

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Elles sont dans le tram. La première est blonde, les yeux cernés. La troisième est brune comme la seconde. Elle dit :

— Tu sais…

La première dit :

— De toute façon il était déjà mort, ils voulaient pas qu’on le sache mais on le savait. Il l’était. Tu penses bien.

— Tu sais ça me rappelle la prof qui s’est jetée par la fenêtre.

La seconde dit :

— Non, elle s’est pas jetée, elle s’est pendue.

— Ah ?

— Sûre.

La première, la blonde dit :

— Tu sais quoi ? Tu te demandes quand même. Regarde : un exilé il arrive, il a pas de logement, ben l’État doit lui payer 500 € par jour. Ouais, par jour et par personne.

— Tu…

— Tu fais le calcul. 500 Euros ! Ils sont quatre… Moi ma belle-sœur, elle est très malade. Cancer phase terminal. Au début, elle va voir un médecin, il dit : c’est rien. Après, ils lui disent, vous allez mourir…

— Tu…

Attends ! Bon lui, mon frère, bon ça va, il a de l’argent, mais quand même, les autres, ils veulent rien lui donner, à elle. Ils lui disent : allez travailler. Tu te rends compte, elle est en phase terminale. Bon, elle garde des enfants au black. Un par un, remarques, pas plus. Faut pas qu’elle se fasse choper. Ils veulent rien lui donner… Hé ! Tu m’écoutes ?…

 

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 14:59

 

Elle dit :

Elle parle si bas qu’il n’entend pas.

Il penche la tête vers elle, il sourit. Elle est maquillée avec discrétion et pâleur, la cinquantaine élégante, porte des lunettes noires et un imperméable soyeux. Il ne fait pas soleil.

Il dit :

Pardon ?

Elle dit des mots. Il comprend mal : une adresse, un nom de rue ? Il a la même cinquantaine, de grosses lèvres et des joues rondes, un peu lâches et rasées de près, une chemise très blanche au col ouvert, un imperméable et des chaussures de marque. L’allure d’un homme d’argent qui fait un break. Il dit :

Ah ? Ben… Ah cette rue, mais je…

Elle dit :

C’est pas grave !

Et c’est que vous êtes en voiture.

Elle est dedans la voiture déjà, fait signe de la main qu’elle ne veut plus rien entendre. Il dit :

Pourquoi vous avez peur comme ça ?

La voiture s’en va avec la femme. Il fait un geste qui ne retient pas la voiture. Il entre dans la boulangerie de la chaîne du « Pain Quotidien «. Il dit :

Je voudrais un sandwich.

Le vendeur, jeune et aimable :

Sur une tartine ?

Avec du thon. Vous avez ça au thon ?

À huit euros cinquante.

Comment ?

Huit euros cinquante.

Une tartine avec du thon ?

Je sais. Les prix sont astronomiques, Monsieur.

Quand même, une tartine. C’est pas possible.

Le serveur dit :

Je comprends, Monsieur.

Il regarde autour de lui. Il ouvre son portefeuille qui contient une épaisseur de billets de cinquante euros. Il regarde les clients derrière lui, le serveur. Ses lèvres s’avancent, il dit :

Non, quand même. Ça fait peur. C’est pas possible. Ça fait peur aux gens, vous savez ? Dans la rue, les gens ont peur. Allez voir. Ils ont peur. Des tartines à des prix pareils, excusez-moi ! Donnez-moi une baguette, s’il vous plaît.

 

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On est de retour à Bruxelles. On a volé au-dessus de la Cordillère des Andes pendant les dernières heures du jour, il n’y avait plus de neige comme les autres fois mais un gigantesque désert fripé, fourmillant de crêtes coupantes, brunes, poussiéreuses, émergées de la brume bleuté des vallées et formant un dessin où l’on devinait encore, sur mille kilomètres, le fracas de l’origine terrestre.

 Et ensuite, beaucoup de temps pour lire un peu de la correspondance de Flaubert qui est, dès qu’on y pose les yeux comme c'est bien connu, une source inaltérable de citations :

« C’est si rare de trouver un lit pour ses fatigues ! Adieu toi qui es l’édredon où mon cœur se pose et le pupitre commode où mon esprit s’entr’ouvre. » (à Louise Collet).

 

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